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Eternelle question pour tout propriétaire en quête d’une nouvelle résidence principale : faut-il vendre puis acheter, ou plutôt acheter avant de vendre
Eternelle question pour tout propriétaire en quête d’une nouvelle résidence principale : faut-il vendre puis acheter, ou plutôt acheter avant de vendre ? Facile : dans l’idéal, il faut faire les deux au même moment. Sauf que ce n’est pas toujours si simple…
Cas n°1 : acheter et vendre au même moment
Scénario idéal : vous identifiez le bien qui vous convient. Pendant la période de négociation, vous mettez votre logement en vente et… vous trouvez immédiatement preneur. Dans ce cas, les deux dossiers étant menés de front, faire concorder les dates d’achat, de vente, les transactions et le déménagement est envisageable. Cet alignement des planètes concerne-t-il beaucoup de monde ? Difficile à dire vue l’absence de statistiques précises sur le sujet.
Côté plan de financement, ce scénario est évidemment idéal. Le produit de la vente va vous permettre de solder le prêt en cours pour ce logement. S’il vous reste encore de l’argent après le remboursement total du crédit, il pourra aussi servir d’apport pour la nouvelle résidence principale, afin de limiter le montant du crédit contracté pour le nouveau bien. A savoir, concernant les indemnités de remboursement anticipé (IRA) de l’ancien prêt : de nombreux contrats prévoient une exonération pour la revente du bien.
Lire à ce propos : Les clauses à négocier pour les remboursements anticipés
Cas n°2 : vendre avant d’acheter
Vendre pour acheter dans la foulée, c’est évidemment possible. Mais les intéressés se mettent alors dans une situation inconfortable : « Si vous vendez et que vous ne trouvez pas un bien satisfaisant avant la vente effective, quelles sont les solutions de repli ? » Entre la signature du compromis et la réalisation de la vente chez le notaire, il faut compter généralement deux à trois mois.
En visant la vente en priorité, la solution la plus sécurisante est de négocier la date de départ avec l’acquéreur. « Encore faut-il que l’acheteur accepte. L’autre option, qui permet de prendre le temps d’acheter le bien adéquat : vendre, puis louer avant d’acheter. « Je crois que ce n’est pas si fréquent , sans toutefois disposer de statistiques sur le sujet. L’option location oblige en effet les vendeurs à réaliser deux déménagements, avec les conséquences que cela implique en termes de frais et de temps.
Côté financement, comme dans le cas précédent, ce scénario ne pose pas de grandes difficultés puisque tous les éléments sont connus. Le propriétaire sait combien la vente va lui rapporter : il connaît donc son budget pour l’achat et peut sonder une ou plusieurs banques pour élaborer le financement de l’achat s’il vise un logement plus onéreux. En revanche, en cas de location pendant la période de transition, les loyers seront « perdus » dans le sens où ils ne seront pas investis dans un bien immobilier.
Le conseil du Cabinet Place du Courtage
Le marché étant dynamique, avec des délais de vente de 3 mois, en moyenne, et des taux d’intérêt très bas, ce n’est pas prendre un gros risque que d’acheter avant de vendre. C’est l’option que nous conseillons, rien que pour avoir le temps de choisir sa nouvelle résidence principale. »
Cas n°3 : utiliser un prêt relais pour acheter, puis vendre
Un prêt relais, c’est une avance sur la future vente. Plusieurs types de montage financier existent mais le principe reste le même : la valeur du logement actuel est estimée, puis la banque prête à court terme (souvent 2 ans) l’équivalent de 50% à 70% de la valeur du bien. Une somme alors considérée comme un apport pour le financement du nouvel achat. En bref, sans avoir vendu sa résidence principale, l’acheteur souscrit deux prêts : un prêt relais pour disposer du futur apport de la vente, et un prêt immobilier classique à long terme.
L’explication de Christophe GRISET
« Avant la revente, l’emprunteur ne rembourse que les mensualités du prêt long terme complémentaire, et l’assurance pour les deux crédits. Il ne remboursera les intérêts et le capital du crédit relais qu’au moment de la revente. Il pourra alors également effectuer un remboursement anticipé partiel, sans frais, sur le prêt long terme complémentaire avec l’éventuel excédent de la revente. »
Le prêt relais engendre évidemment un coût : des intérêts et des cotisations supplémentaires d’assurance emprunteur. Et il s’agit d’un prêt à durée limitée : l’emprunteur devra faire des concessions sur le prix de vente afin de limiter la période transitoire. « Il faut avoir anticipé la vente, en faisant estimer le bien par avance », Puis le proposer à un prix réaliste. » Attention toutefois : selon la zone géographique, le délai de vente est difficile à anticiper. Le délai moyen n’est que de 81 jours en Champagne-Ardennes, en juin 2016, mais s’étale sur 109 jours en Auvergne.
Et si l’emprunteur-acheteur sait qu’une vente est envisageable à très court terme ? Le prêt relais intervient alors comme une simple soupape de sécurité. Exemple : cet emprunteur parvient finalement à vendre rapidement son ancienne résidence principale, en négociant un départ concomitant à l’achat. Bref, le scénario idéal. Quid du prêt relais ? « Il s’annule », et l’on bascule immédiatement sur le prêt classique ».